L’étude internationale intitulée «Randomized Aldactone Evaluation Study» (RALES, New England Journal of Medicine, 1999) a testé l’hypothèse que de faibles doses de spironolactone pourraient réduire significativement la mortalité chez des patients souffrant d’insuffisance cardiaque très sévère, recevant déjà un traitement standard comprenant des inhibiteurs de l’enzyme de conversion et un diurétique (furosemide).
L’idée était relativement simple. On savait que le traitement par les inhibiteurs de l’enzyme de conversion peut conduire à une augmentation de la production d’aldostérone, une hormone qui augmente la pression artérielle en accroissant la réabsorption d’eau et de sel dans le rein, et qui peut aussi avoir un effet direct sur le cœur en favorisant la fibrose cardiaque. Plus de 800 patients servaient de groupe contrôle avec le traitement standard et un groupe de taille similaire recevait le traitement standard, plus la spironolactone.
Les résultats obtenus furent si remarquables, avec une diminution de la mortalité et de la morbidité après 12 mois de traitement déjà, que l’indication de prescrire de la spironolactone en plus du traitement standard pour des patients sévèrement atteints était alors entièrement justifiée.